Récemment sorti diplômé de Polytech Nantes, le Dijonnais, Doucelin Pédicone termine actuellement sa première saison d’adaptation sur la glace. Après une prometteuse médaille de bronze lors des championnats de France, il conclut sa saison marathon par un très beau podium en division B. Il nous fait un retour sur ses impressions.

Alors Doucelin, qu’est-ce qui t’a poussé à partir sur la glace ?
J’ai toujours été curieux de découvrir la glace. J’avais envie d’explorer ce nouvel univers, de relever un défi différent et de voir jusqu’où je pouvais aller. Avec la fin de mes études, l’opportunité de tester la glace s’est présentée, alors je me suis lancé !
L’adaptation n’a pas été facile. J’ai mis du temps à ajuster ma technique, à comprendre comment bien utiliser les lames et à gérer la glisse. Aujourd’hui, je me sens plus à l’aise, même s’il m’arrive encore de commettre des erreurs techniques.
Tu as vu des différences entre le roller et la glace ? La glisse est totalement différente : en roller, on a une adhérence constante, alors que sur glace, il faut jouer avec les carres de la lame pour ne pas glisser involontairement. La poussée change aussi : sur glace, il faut être plus patient et précis, et la double poussée qu’on utilise en roller n’est pas vraiment applicable.
J’ai pu échanger avec des entraîneurs et d’autres patineurs ayant fait la transition avant moi, ce qui m’a permis d’avoir quelques repères techniques. Mais dans l’ensemble, je me suis lancé seul avec Julia dans cette aventure.
Les Pays-Bas, c’est LE pays du patinage de vitesse. Il y a une densité incroyable de patineurs et un circuit de marathon bien organisé. C’était l’endroit idéal pour commencer et pour trouver des opportunités d’évolution en vue de la saison prochaine.
Les infrastructures sont impressionnantes. Je m’entraîne principalement entre Leeuwarden et Heerenveen, qui possèdent deux anneaux de qualité avec des conditions idéales pour s’entraîner. Je patine en moyenne 4 fois par semaines et le reste du temps se passe sur le vélo ou en salle de musculation.

Comment as-tu été accueilli dans le circuit néerlandais ?
Les Néerlandais sont passionnés par le patinage et la culture de la performance est très présente. Malgré mon passé en roller, je n’ai eu aucun passe-droit. Je n’ai pas été accepté directement sur le circuit marathon, mais après avoir fait mes preuves, j’ai pu participer à quatre événements en tant « qu’invité ».
Comment jongles-tu entre l’entraînement en roller et sur glace ? Cet hiver, j’ai fait le choix de me consacrer totalement à la glace. Cet été, je ferai l’inverse en me concentrant exclusivement sur le roller.
As-tu modifié ta préparation ?
Oui et non. Les groupes musculaires sollicités sont les mêmes, mais les entraînements sont différents. Sur glace, la position est plus exigeante, donc les séries sont souvent plus courtes. Techniquement, j’ai dû apprendre à être plus relâché, plus patient et à optimiser mes appuis pour mieux glisser.
Et venir du roller donne une excellente base physique et technique. L’expérience des compétitions m’a beaucoup servi pour les marathons.
Alors comment c’est passé cette première saison ?
Mon principal objectif était de progresser sans pression. Je voulais participer à des marathons pour avoir une place dans une équipe et ainsi faire toute la saison prochaine.
A l’avenir, je veux m’imposer sur le circuit néerlandais de marathon et voir ce que je peux accomplir sur les distances classiques.
En glace, les Championnats de France ont été un moment fort, où j’ai pu établir mes premières références du 500m au 5km. J’ai même décroché une médaille de bronze sur le 1000m. J’ai aussi participé à trois marathons sur le circuit B, et j’ai fini sur le podium à Utrecht.

Avec un peu de recul, comment vis-tu cette double carrière roller/glace ?
C’est une opportunité incroyable, mais cela demande beaucoup d’organisation, d’adaptation et d’investissement financier. J’aime varier les disciplines et performer sur deux terrains différents.
Il faut beaucoup de patience et de travail. Sur glace, il faut déconstruire certains automatismes du roller et laisser le temps au corps de s’adapter.
Mon podium sur le marathon d’Utrecht est sans aucun doute, une nouvelle étape. Au-delà de la performance, j’ai senti de véritables progrès techniques, et ça fait vraiment plaisir !
Maintenant, place au roller, la saison va reprendre rapidement avec le Word Skate Tour de Shanghai, le Championnat de France marathon, début avril et les courses classiques qui vont suivre.

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